"IKÉA"

LA PETITE SIRÈNE DE MONTLUÇON

 

Les contes d'Attala

 

Un petit garçon nommé Tribuce

Il n'avait pas encore deux ans, quand il eut la révélation d'un univers que seuls certains initiés ont le privilège de connaître.

Il est vrai que ce petit bonhomme dont les yeux bleus avaient la profondeur des océans, n'était pas ordinaire, on aurait dit un adulte en modèle réduit ; campé sur ses deux petites jambes, droit, l'air décidé, il vous regardait les yeux dans les yeux, le visage ouvert et franc, on avait l'impression que l'on pouvait parler de n'importe quoi d'important avec lui, qu'il comprenait tout et c'était vrai.

Et pourtant, le soir dans son petit lit, il s'endormait comme un bébé, avec dans ses bras, son Bambi, une petite peluche rasée, avec une jolie petite tête que deux petits yeux vifs animaient. Ses deux petites oreilles étaient dans un bien triste état, ainsi que le bout de sa petite queu qui, chaque soir, étaient mordillées par l'enfant.

Mais, le petit Bambi ne se plaignait pas, il supportait, il aimait tellement cet enfant et l'anfant aimait tellement son Bambi, ainsi ensemble l'un contre l'autre, ils passaient des nuits paisibles.

Pourtant, un soir, Tribuce venait de s'endormir comme à l'accoutumé, son petit Bambi contre sa petite tête, quand doucement, ce dernier lui murmura à l'oreille. "Petit Tribuce, je vais te conduire dans un merveilleux pays que peu de gens connaissent, tu vas me suivre, tu verras, pour y arriver, il faut traverser la lumière et toi, je sais que tu peux le faire et que tu sauras garder le secret".

Il y a là-bas des gens qui ont parcouru le temps, qui vivaient il y a très longtemps, c'est le pays d'Attala où tout n'est que beauté et bonté. Le mal n'existe pas, chacun est indépendant, mais vit pour son prochain, ce qui fait que tous, se sentant aimés, ont un bonheur intérieur qui les rend immensement heureux et immortels.

C'est Attala qui a organisé la vie en ce pays, il est très vigilant sur le choix de ceux qui y pénètrent ; seules les âmes pures y ont leur place, ceux qui ont compris ce qu'Amour signifie.

Tu verras, c'est un pays qui ne ressemble à aucun autre, ton coeur sera tellement gonflé de bonheur que tu auras l'impression de voler, tout est parfait là-bas, personne ne nuit, personne ne détruit, on ne construit que du merveilleux. Je te conduirai au temple de la lumière, tu verras une statue gigantesque au centre d'un immense palais, elle représente une nymphe aquatique qui vivait en Atlantide il y a très longtemps, c'est Attala qui a fait réaliser ce chef d'oeuvre. Il parait que quand il était en Atlantide, dèjà il avait fait construire un palais pour les Sirènes, qui étaient nombreuses à cette époque.

C'est un homme de coeur, juste, droit, irréprochable, il était vénéré de tout le peuple Atlante.

Quand vint le grand cataclysme qui détruisit le continent, les Sirène se dispersèrent dans les flots, o, dit qu'un grand nombre périrent.

Attala disparut également à ce même moment dans cette épouvantable tourmente.

Mais sa foi en l'être humain était telle, qu'il fit son propre miracle, vivre pour faire revivre et c'est ainsi qu'il créa cet univers à l'abri des regards et des convoitises.

Tu es prêt ? nous partons, monte sur mon dos.

Alors, bien installé, serrant fort son petit Bambi par le cou Tribuce lui dit : "Je suis prêt."

Cette nuit là, le nounours, qui comme chaque nuit dormait dans le fauteuil de la chambre, ne s'aperçut de rien.

Se déplaçant à une vitesse vertigineuse, telle une fusée, Bambi et Tribuce traversaient les sites, sdans aucun heurt sans aucune secousse ; dans une demi pénombre, les paysages les plus divers défilaient, sans que l'on ait le temps de voir quoique ce soit, nul effet de vitesse sur le visage et les yeux ; ils volaient au ras du sol.

Subitement, la nature se figea, Bambi s'était arrêté, une éblouissante lumière régnait devant eux, comme un monde nouveau, un extraordinaire paysage s'offrait à leurs yeux, une musique de cristal enveloppait cet ensemble. Des flèches brillantes s'élevaient du sommet de nombreuses hautes constructions, une ville blanche, comme purifiée, était là à leur portée.

Bambi dit à Tribuce : "Nous sommes devant le mur de lumière, nous ne pouvons aller plus loin sans l'agrément d'Attala", devant cette clarté nous sommes une ombre et ainsi vu de partout, personne ne peut nous ignorer ; il faut attendre que l'on nous permette de franchir ce mur de lumière. tout à coup, ils se sentiren devenir transparents, impalpables, curieuse sensation que cette dématérialisation, et ils se retrouvèrent de l'autre côté.

Plus rien ne les empêchait d'avancer et Bambi dit à l'enfant : " Je savais que tu pourrais entrer, c'est pour cela que je t'ai amené".

Alors tribuce dit à son Bambi : Comment as tu découvert ces lieux ? Et Bambi expliqua. Il y a très longtemps, ma maman a trouvé près d'une curieuse pierre brillante, sur une île au milieu d'une rivière, près du Mont-Lumière, une perle magique, qui quelquefois, laissait entendre des paroles et c'est ainsi que maman biche a été guidée vers cette cité. Après ma naissance, elle y est retournée et m'a fait connaitre la manière et les conditions d'entrée ; elle est toujours là, quelque fois je la rencontre.

Nous commencerons par le temple, tu verras quand tu seras à l'intérieur, il te semblera que tu es comme une petite fourmi, tant ce temple est haut et vaste. Il paraît qu'en Atlantide, les temples étaient encore plus imposants.

Ils étaient maintenant au coeur de la ville, et il y régnait une grande animation, mais personne ne semblait faire attention à eux, comme s'ils étaient invisibles et c'était bien cela, eux voyaient, mais on ne les voyait pas.

Tout était propre et net, le sol des larges rues fait e dalles de marbre polies, très bien ajustées, reflétait la lumière du soleil.

Il y avait beaucoup de verdure et la brise légère chantait dans le feuillage.

Nou arrivâmes devant le temple, il fallait monter des centaines de marches pour y pénétrer. Je vais te montrer la manière d'être tout en haut, sans peine et rapidement dit Bambi. Viens ici, près de ce quartz, à cet emplacement. Tribuce obéit et se sentit soudain léger, propulsé doucement en avant, ses pieds ne touchaient plus le sol et il se retrouva tout en haut, Bambi le suivait de la même manière.

Là, ce fut l'étonnement, jamais il ne pourrai oublier cette colossale statue, toute en or, une merveille ; on avait la curieuse impression qu'elle vivait. Tu es au pied de la sirène Ikéa dit Bambi et à ce moment, la sirène baissant la tête, leur adressa un merveilleux sourire.

A leur droite, une grande porte s'ouvrit lentement, un majestueus personnage aux cheveux blancs, drapé dans une longue tunique immaculée, traversa l'immense salle. Bambi dit à Tribuce : c'est Attala, alors l'enfant ne put se controler et cria : "ATTALA."

Le vénérable se retourna, vint vers le petit garçon et prononça ces paroles : Je te connais, ce n'est pas un hasard si tu es venu et as vu, un jour tu seras adulte et ton fils parlera d'un évenement qui fera ressurgir de nouvelles consciences, un évenement qui apportera l'espoir et marquera les débuts d'une nouvelle ère d'amour.

Tu vas repartir, ton bambi te guidera et tu garderas ce secret aussi longtemps qu'il le faudra. Va, tu as ma protection.

Tribuce se sentit immensément heureux, mais quelque chose lui serrait la gorge, il aurait voulu rester aux côtés d'Attala, il ressentait en ce personnage un lien qui l'unnissait omme envers un être cher.

Bambi perçut ce trouble, alors il dit à l'enfant : Je comprends ton émotion, attala est comme un père pour toi, un jour tu auras l'explication de ce mystère. Peut être dois-tu en savoir un peu plus sur ce passé qui aura des répercutions sur l'avenir des hommes, je vais demander à Ikéa la permission de te faire pénétrer dans l'enceinte de la connaissance.

Levant les yeux, Bambi s'adressa à Ikéa en ces termes : Ikéa, permets à Tribuce l'accès de ton temple intérieur, afin qu'il soit initié sur le passé de ce monde terrestre qui accumule toutes les erreurs, mais aussi toutes les vérités humaines.

D'un signe discret des yeux et de la tête, ikéa acquiessa, alors Bambi fit signe au petit garçon de le suivre ; passant derrière le socle de l'imposante statue, une très petite porte s'ouvrit, invitant nos deux petits amis à pénétrer à l'intérieur du monument. Quelques marches les conduisirent dans un immense sanctuaire où régnait une lumière diffuse. Une pulsation régulière donnait un rythme à ce silence.

Bambi dit à voix basse : il va se dérouler dans ta tête, toutes les images, toutes les situations dont tu désires avoir connaissance. Ce petit bruit régulier que tu perçois, est celui du battement de coeur d'Ikéa, cette pulsation donne la vie à tout ce pays.

Alors Tribuce dit : Je voudrais en savoir plus sur Attala et aussi comment disparut ce grand pays qu'était l'Atlantide. A cet instant, telle une représentation cinématographique, son esprit devint l'écran d'une étrange odyssée. Il vécut en images les derniers moments de Poséidia, comme un film, mais avec en plus une participation intérieur de tout son être.

La baie de Parfa, baignée de lumière, était comme un écrin pour cet immense Palais des Sirènes, connu également sous le nom de temple d'Ikéa, cette merveilleuse créature marine qui en était la reine.

Ce temple était l'oeuvre d'un illustre personnage nommé Attala, sur sa tunique blanche était brodé le nom d' Ikéa et l'on disait d'Ikéa, qu'au plus profend de son regard, l'on pouvait voir le visage d'Attala.

Ce palais abritait toute une colonie de ces nymphes aquatiques. Les Poséidiens chérissaient leurs Sirènes, ils savaient que quelques millénaires auparavant, elles avaient sauvé leur continent de l'emprise des Urus, ces envahisseurs venus d'une autre planète.

Seules les Sirènes, êtres très sensibles et perceptifs, avaient pu agir contre ces intrus qui avaient des pouvoirs psychiques particuliers pour neutraliser les esprits des terriens.

Décelant le danger, les Sirènes très nombreuses à l'époque, avaient émis un son particulier, continu, pendant trois jours et trois nuits consécutifs, afin de détruire le cerveau de ces extra-terrestres. Si bien que le quatrième jour, ces envahisseurs reprenaient le chemin des étoiles. Elles avaient décelé le point névralgique de ces indésirables.

Depuis les sirènes étaient bénies des Dieux et repectées des hommes. Quand elles se mettaient à chanter, la vie semblait se figer, chacun écoutait dans le plus profond recueillement, ce nostalgique chant qui pénétrait chaque coeur et l'embaumait de bonheur. Nulle ville ne bénéficiait de plus de sérénité, de plus de félicité que Poséidon, on disait même qu'elle était le joyau du monde.

Jusqu'au jour où, la terre prise de convultions se mit à se démanteler dans un vacarme assourdissant, le continent tout entier s'écroula, un formidable raz de marée déferla sur toutes les côtes, modifiant en quelques minutes la physionomie de cette planète terre.

Les embarcations prévues pour ce moment d'apocalypse, furent retournes comme des coquillages dans l'immence tourbillon qui suivit cet anéantissement.

Sous un ciel rouge et noir, image de la fin du monde, Attala se retrouva dans les flots en furie, une seule idée l'obsédait, retrouver Ikéa sa petite princesse. Dans le grondement de cet univers en délire, il se mit à crier : "Ikéa".

Bien loin de lui, la petite sirène Ikéa, escortée de quelques compagnes, luttait dans cette tourmente qui paraissait vouloir exterminer toute vie.

Comme si le salut se trouvait vers la lumière, elle se dirigea vers le soleil levant, ce dieux Atlante ne pouvait l'abandonner, il avait été sa vie, elle lui demandaits, la survie.

Quelques jours plus tard, dans un ciel étrangement bleu, sans aucune impurté, le soleil de nouveau régnait en maître dans ce nouvel univers. La petite Sirène partait sans le savoir, vers le destin que lui avait réservé le Créateur.

Nul ne peut dire le temps qui s'écoula entre le moment de ctte débâcle et celui ou elle s'échoua sur les rives du Cher, près de ce Mons-Lucens ; toujours est-il qu'elle allait vivre une extraordinaire aventure et donner naissance à une merveilleuse légende.

Tribuce, tout boulversé par cette nouvelle connaissance, dit à Bambi : Je ne croyais pas que l'on puisse remonter dans le temps avec cette précision ; quel enseignement pour vivre l'avenir, que d'erreurs à éviter. Maintenant, je crois savoir les raisons de cet anéantissement.

J'ai une soif de tout connaître et cela aux côtés d'Ikéa qui signifie VÉRITÉ, et Bambi de dire : chaque chose en son temps, pour l'heure il nous faut rentrer ; viens.

Les bruits de la rue réveillère le petit Tribuce, la lumière du jour filtrait au travers des eprsiennes de la chambre ; il se frotta un peu les yeux et chercha son Bambi, il était bien là, au pied de son lit, alors il le prit, le serra dans ses bras et se mit à lui modiller la queue.

 

 

 

L'étrange rêve du petit lapin bleu

 

Cette histoire se passe il y a plusieurs millénaires, au centre de ce pays que l'on appellera plus tard la France.

Une famille lapin vivait en son terrier, entourée de nombreuses autres familles, et ce rassemblement constituait un véritable petit village.

Le jour, les enfants lapins jouaient ensemble au milieu d'une grande prairie presque toujours fleurie, et le soir, au coucher du soleil, les petits lapins regagnaient leur terrier et s'endormaient, blottis contre leur maman, bercés par le chant des grillons, qui logés dans de petits trous, semblaient être les gardiens du foyer.

Papa et maman lapin vivaient ainsi avec leurs quatre petits, dont le plus jeune avait la particularité d'avoir le poil tout bleu, comme le ciel. Jamais on n'avait vu de lapin de cette couleur ; il y en avait des blancs, des gris, des noirs, d'autres de couleur caramel ou marron, mais des bleus, jamais personne n'en avait vu. Il est vrai que cette famille lapin avait quelques originalités ; l'aîné des enfants avait le poil couleur du soleil et de ce fait, on l'avait appelé "Poildor" . Les deux autres petits lapins étaient gris comme presque tous les lapins et leurs parents les avaient prénommés, Grisou et Grison ; quant au petit bleu, on l'avait tout simplement appelé "Poilbleu".

Le grand frère, Poildor, était parti de la maison depuis l'été dernier et personne ne savait où il était allé ; il voulait voir du pays avait-il dit.

Son absence était durement ressentie par le petit Poilbleu, qui aimait tant son grand frère, alors, toujours un peu triste depuis ce départ, il se retirait seul, au pied d'un petit sapin dont les branches retombaient jusqu'au sol, le dissimulant ainsi à l'abri des regards. Là tranquille, il pouvait rêver et son esprit vagabondait vers des univers imaginaires.

Mais, un jour d'hiver, Poildor revint au logis, très fier de lui, car il faisait figure de grand voyageur. Papa, maman lapin et les enfants ne se lassaient pas de l'entendre raconter tout ce qu'il avait vu et entendu durant cette longue absence et le petit frère ne le quittait pas des yeux, dressant grande ses oreilles afin de ne rien perdre de ces récits.

Poildor raconta qu'il était allé très loin en traversant forêts et ruisseaux ; il avait voyagé des jours et des jours et avait rencontré beaucoup d'autres animaux avec qui il avait parlé.

C'est en bavardant, qu'il avait appris que près du Mont-Lumière, sur les bords de la rivière Le Cher, l'on pouvait entendre le chant merveilleux d'une Sirène, qui, parait-il, emplissait de bonheur le coeur de ceux qui avaient le privilège de l'entendre.

Curieux de nature, il avait ainsi pris la direction qu'on lui avait indiqué et suivant le bord de la rivière, il parvint en fin d'après-midi non loin de ce Mont, tout illuminé par les rayons du soleil couchant.

C'était bien cela le Mont-Lumière, ce rocher scintillant, il était donc près de l'endroit que les lapins de rencontre lui avaient décrit. Mais, il était tard maintenant et peu de temps après, le soleil disparut à l'horizon ; la nuit s'installa et Poildor, dissimulé dans un terrier abandonné, s'ndormit jusqu'au landemain matin.

Le jour venait tout juste de poindre, quand Poildor sortit de son sommeil ; il faisait très froid ce matin là et quelques flocons de neige tourbillonnaient, c'était le début de l'hiver. Il regarda tout autour de lui, la nature était calme et les arbres dépuoillés de leurs feuilles avaient une allure squelettique, seuls les sapins restaient verts. En cotre bas, la rivière tumultueuse roulait ses flots glacés.

Un petit bruit de feuilles mortes que l'on froisse le fit se retourner, c'était un lapin qui venait dans sa direction ; quand il fut près de lui, Poildor lui adressa la parol : Lapin, connais-tu cette petite Sirène dont on m'a parlé plusieurs fois ? J'aimerais tant l'entendre chanter. Alors le lapin lui répondit : Je l'ai entendu, c'était à la belle saison, son chant charmait tous les animaux, et les humains aussi ; on ne savait si cette mélodie venait du ciel ou de la surface d l'eau ; on avait envie de pleurer tant ce chant était merveilleux.

Mais l'hiver venu, elle disparait. Il te faudra revenir au printemps, ainsi tu pourras l'entendre. Alors, Poildor lui demanda de nouveau : mais as-tu vu la petite Sirène ? et le lapin lui répondit : moi, je ne l'ai jamais vue, mais d'autres lapins m'ont dit l'avoir vue, de même que des écureuils et une biche. Elle est, parait-il, sur une île, mais je ne sais pas laquelle ; il y en a tant et la rivière est si large. On dit qu'elle est d'une grande beauté et que ses longs cheveux sont comme des fils d'or. Il faudra demander aux oiseaux, eux ont la facilité de voler et pouvoir ainsi découvrir facilement où elle se trouve, mais, tu vois, à cette saison les oiseaux sont cachés ; il fait trop froid maintenant et, se redressant, il salua Poildor et lui dit : Je te quitte mon cher ami, car j'ai encore une très longue route à faire ; et, il disparut en pénétrant dans la forêt.

Maintenant seul dans ce matin glacial, Poildor un peu désorienté, décida de rentrer chez ses parents et sans plus attendre, reprit le chemin de la maison.

Il était très loin de son logis et le parcours lui parut long sous la pluie, la neige et dans le froid.

Après quelques jours de souffrance, il arriva en vue d'un paysage qu'il connaissait bien et pu de nouveau admirer la grande prairie où il avait gambadé durant son enfance, elle était couverte de crocus et de perce-neige.

Que c'est bon de se retrouver chez soi ! Une bouffée de bonheur lui monta au joues, heureux d'être de nouveau parmi ceux qu'il aimait.

Jamais on n'avait vu tant de joie au sein de cette famille. Poilbleu le petit lapin ne quittait pas d'une seconde son grand frère, lui demandant sans cesse de lui raconter, une nouvelle fois, tout ce qu'il avait vu.

Mais un matin, Poilbleu fit en sorte d'être seul avec son grand frère, il avait quelque chose de très important à lui dire.

Une nuit, il avait fait un songe étrange et le récit de son grand frère, sur la petite Sirène, n'était pas une nouvelle pour lui, cette petite Sirène, il l'avait vue dans un de ses rêve, il connaissait même son nom, elle s'appelait Ikéa, elle était tellement belle, qu'aucun mot ne pouvait la décrire, ses longs cheveux d'or retombant sur ses épaules lui faisaient une longue traîne. Tout autour d'elle, voletaient oiseaux, papillons et libellules, et un grand nombre d'animaux venaient chaque matin la saluer.

A la belle saison, dès les premiers rayons du soleil, elle se mettait à chanter, alors, la nature toute entière se taisait, seul le bruissement de l'eau vive de la rivière, accompagnait cette merveilleuse mélodie ; des sons que l'on ne pouvait définir, une musique irréelle, émotionnelle mais tellement apaisante.

Tou cela Poilbleu l'avait vu entendu. Il savait comment était faite l'Île sur laquelle elle vivait, il était capable de la retrouver, il connaissait l'endroit.

Alors, il dit à songrand frère : Au printemps, je serai grand, nous partirons ensemble et je te conduirai près de la petite Sirène Ikéa.

A ce moment, leurs deux petites têtes se penchèrent l'une vers l'autre et leurs regards se noyèrent jusqu'au fond de leur coeur.

Hivernant au plus profond du terrier, ne sortant que pour ramener quelques provisions, la famille lapin était très heureuse. Cette période glaciale était longue, mais le bonheur qui régnait parmi eux, faisait que chaque jour était agréable.

Ainsi l'hiver pris fin, les premiers rayons tièdes du soleil de printemps se firent de plus en plus caressants et notre famille lapin, ainsi que les occupants des autres terriers, purent de nouveau vivre au grand air.

Poildor et Poilbleu se concertèrent, une force irrésistible les motivait pour partir, une sorte d'appel ; cette petite Sirène était rentrée dans leur coeur et ils n'avaient qu'un désir, la rejoindre.

Un matin, ils firent leurs adieux à toute la famille et prirent la direction de la rivière qui les conduirait au Mont-Lumière. Poilbleu savait qu'il fallait s'engager sur la rive gauche pour être du bon côté, car la rivière s'élargit au fur et à mesure de son cours, rendant de plus en plus difficile sa traversée.

Nos deux voyageurs, transportés par l'idée de cette rencontre se mirent à courir, comme savent le faire les lapins.

Il leur fallut beaucoup de temps pour arriver en vu du Mont-Lumière et c'est un jour, en fin de soirée qu'il l'aperçurent de l'autre côté de la rivière. il faisait très chaud en ce coeur de l'été, mais chose étrange, le soleil était obscurci par une épaisse fumée noire. Ils furent surpris du silence qui régnait à cet endroit, pas un chant d'oiseau, plus la moindre trace de vie.

Que se passait-il ? La mort semblait planer au-dessus de leur tête, ils se entirent soudain envahis d'une grande tristesse.

Ils se regardèrent et comprirent qu'un grand malheur venait d'arriver.

Poilbleu, suivi de son frère, se mit à courir en direction d'un îlot qui semblait avoir été incendié, laissant paraître des arbres calcinés et toujours fumants.

Lentement, le ciel redevenait bleu, le soleil déclinant à l'horizon diffusait une lumière rougeoyante, donnant au paysage l'aspect d'un immense creuset d'or en fusion.

Laissant son frère loin derrière lui, le petit lapin bleu s'élança, franchissant les obstacles au péril de sa vie, pour arriver sur cet îlot où tout n'était plus que cendres.

A la place où il aurait dû trouver la patite Sirène, il découvrit parmi les tisons encore fumants, un pavé d'une brillance exceptionnelle, qui au soleil couchant, tel un miroir, reflétait une lumière d'or. Le petit lapin bleu compris ce qui venait de se passer. Il se pencha au-dessus de la pierre, son petit coeur se mit à battre un peu plus fort encore et, de ses yeux tout embués de tristesse et de désespoir, une grosse larme, semblable à un perle, coula le long de sa petite frimousse pour venir s'échouer sur ce pavé d'or, et de sa transparence, l'on pouvait apercevoir la petite Sirène, merveilleuse et souriante, qui d'une voix douce lui disait :

- "J'étais heureuse dans cette nature paisible avec vous tous, poissons, oiseaux et animaux, mais ces hommes rustres m'ont trouvée et n'ont pu résister à la tentation du mal. Ils ont agi tels des monstres auxquels rien ne leur fait obstacle ; ils sont ainsi, ils détruiront toujours tout ce qui les dérange, ou se vengeront sur ce qu'ils ne peuvent posséder. Leurs humeurs sont telles qu'ils n'épargneront rien, même ce qu'il auront pu adorer la veille. Il faudra attendre longtemps, avant que leur évolution ne les transforme, tels que le Créateur aurait voulu qu'ils soient. Un jour, je reviendrai ici-même et leur ferai comprendre que nul bonheur ne peut exister sans l'amour de son prochain.

Le temps a passé, la terre a subi des transformations.

Lentement, l'évolution des humains a progressé, mais, la sagesse n'a gagné qu'un petit nombre d'entre eux, et de nos jours, nous assistons aux mêmes comportements que jadis.

Pourtant, la petite Sirène a tenu sa promesse et nous avons la chance d'être aujourd'hui, les témoins de son retour.

 

Attala, en collaboration avec l'école Antoine Pizon d'Huriel (Allier) et (en échange bilatéral "Never ending story") une classe sicilienne de l'école de Scordia en février 2009.

 

Le vieux Sileno et la nymphe

 

Il était une fois un vieil homme Sileno, qui passait le plus clair de son temps, assis sur les rochers dans la baie de Militello, un petit village près de la ville de Scordia, en Sicile.

Un jour, il vit une fille magnifique, qui se dirigeait d'une démarche légère en direction de Militello.

Elle était d'une grande beauté, avec de longs cheveux blonds comme de l'or et de grands yeux bleus. Elle s'appelait Scordia.

Quand le vieux Sileno l'aperçut, son coeur se mit à battre à tout rompre et ses jambes tremblèrent. Il eut un choc et tomba amoureux d'elle instantanément.

Il se précipita vers elle, mais la nymphe s'échappa, ayant peur de lui.

En fait le visage de cet homme n'était pas très avenant pour une jeune fille, il était plutôt laid.

Il la poursuivit pendant des jours et des jours en lui proposant de l'épouser, mais elle ne voulait pas de lui, il n'avait rien pour lui plaire.

Un jour, Scordia très fatiguée déprimée, se jeta dans la rivière, alors Sileno croyant que Scordia allait se noyer, sauta pour la secourir, mais il était âgé et commença à se noyer, alors, Scordia s'en aperçu et le sauva.

Quand il se réveilla, quelques heures plus tard, il était allongé sur le sable, près de la rivière.

Dans les jours qui suivirent, il prit une résolution.

Il avait le souvenir d'une conversation qu'il avait eu avec un artiste sculpteur Sicilien, Vito Imburgia, celui-ci avait dit qu'en france, dans la ville de Montluçon, il éxistait une pierre étrange, appellée "Le Pavé d'Or" , elle recelait dit-on, l'âme d'une petite sirène Atlante, nommée IKÉA. Elle était morte dans un brasier, victime de la fureur des hommes, il y a de cela très longtemps, c'était peu après le grands cataclysme qui avait englouti l'Atlantide, mais l'on disait que cette pierre faisait des miracles : il suffisait de faire un voeux en la touchant et le souhait s'accomplissait.

Une semaine plus tard, il se rendait en France, à Montluçon pour effectuer cette démarche.

A Montluçon, près de la rivière Le Cher, face à une petite place, enchassée dans un petit trottoir, une pierre lisse et brillante irradiait, c'était bien le pavé d'or. Il se pencha et murmura quelques paroles, en faites il demandait le pouvoir de plaire à celle qu'il aimait, Scordia, mais pour cela il lui fallait être jeune et beau.

A ce moment, il sentit un trésaillement, comme une métamorphose, sa peau devenait lisse, une douce chaleur l'envahissait, le miracle s'opérait, c'était incroyable, s'il y avait eu un miroir pour se voir, il aurait été surpris de constater, qu'effectivement ses rides avaient disparues, ses traits étaient adoucis, tout son être était transcendé. Il ne pouvait le voir mais il le sentait.

Pourtant, il avait un doute, ne rêvait-il pas. Cette transformation, ce bien-être allait-il durer ; il était perplexe.

Quand, un vieil homme au cheveux d'argent surgit et compris l'embarra du jeune homme, car il était devenu un jeune homme. Alors s'adressant à lui, il lui dit : Je vous vois songeur, jeune homme, puis-je vous être utile ? Vous venez très certainement de vous confier à la sirène IKÉA, vous pouvez lui faire confiance, quand elle accorde une faveur, soyez sûr que c'est un acquis, vous pouvez être tranquille, mais sachez bien qu'elle agit dans votre intérêt, que dans votre intérêt.

Sileno reprit le chemin de son pays, la Sicile, durant tout le trajet, il pensait à Scordia sa bien aimée, elle ne pourra plus être indifférente à ses avances, bien au contraire, elle devait lui tomber dans les bras, enfin, c'est ainsi qu'il l'espérait. Mais il pensait aussi à IKÉA, dont l'âme vivait dans cette pierre, le "Pavé d'Or" et il s'interrogeait, n'avait-il pas trop demandé, lui qui avait déjà fait sa vie.... existait-il un lien avec cette nymphe Scordia et le souvenir d' IKÉA, son esprit était en ébullition.

Le monde des Fées, des Merrows, des Elfes , de Merlin l'enchanteur est-il réel, il se posait toutes ces questions en arrivant dans son petit village de Sicile.

Il devait rencontrer Scordia au plus vite, se montrer, n'était-il pas en mesure de la séduire, elle ne pouvait rester insensible à son charme, à ses propositions, lui qui avait maintenant tout pour plaire.

Il la chercha, mais en vain, la nymphe avait disparue, ou pouvait-elle être, il commencait à désespérer, cette aventure était trop belle pour pouvoir aboutir.

Il questionna de nombreuses personnes, sur les lieux mêmes que cette fille semblait fréquenter, mais sans résultat.

Pourtant, un jour, une vieille femme de Sant'Agata di Militello, lui révéla des choses étranges, elle avait vu ces jours derniers, une créature blonde assise sur un rocher, face à la mer, elle semblait immobile, elle est restée là, de longues heures, comme si elle attendait quelqu'un ou quelque chose et la vieille dame poursuivit : d'après ce que je crois savoir, il semblerait que ce soit une evanescente, ce sont les nymphes du volcan qui est tout proche, elles apparaissent et disparaissent, ce sont des créatures de l'Etna, presque irréelles, certes, mais d'une grande beauté, elles ont dit-on le don d'envouter les hommes, de les rendre fous, certains se fourvoient dans des situations sans issue, leur passion sont telles, qu'il arrive qu'ils en perdent la vie. C'est peut-être cela .... Mourir d'amour.

Sileno était boulversé, son aventure était chimérique.

Que pouvait-il faire, que pouvait-il espérer.

Sa nouvelle apparence lui était agréable, mais son esprit conservait son vécu, son expérience, ses souvenirs, ce qu'il était réellement.

Il avait voulu tout sacrifier, soudain il s'apercevait qu'il avait été envouté par cette fille et que tout cela n'était qu'une illusion.

Il se ressaisit et passa en revue dans sa tête, tout ce qu'il venait de faire et de vivre, ces derniers jours. Il était allé à Montluçon, au "Pavé d'Or" demandé à la sirène IKÉA la réalisation d'un souhait dement et celle-ci lui avait accordé. Pourquoi ?

Sa grande sagesse était toujours intacte, il compris qu'IKÉA, par cette acceptation, l'avait mis à l'épreuve. Se rendant compte de la folie qu'il venait de commettre, il se mit à regretter ce comportement, mais, il n'était pas entièrement responsable de ses actes, une force mystérieuse l'avait contraint dans sa determination, il était devenu un objet que l'on manipulait. Alors maintenant, conscient, il fit le vide dans son esprit, il avait l'âge qu'il avait, il devait assumer, les aventures n'étaient plus pour lui, il redevenait réaliste, il redevenait lui-même.

Regardant ses mains, il vit qu'elles étaient usées par le travail et le temps, sa peau avait les stigmates de son âge, son visage devait-être de même.

Soudain, il se sentit appaisé, libéré.

Le jour pointait, un filet de lumière filtrait à travers les persiennes ; il se reveilla, se frotta un peu les yeux et se dit : quel rêve étrange je viens de faire, qui a pu m'inspirer une telle aventure.